un peu de place pour être, juste de quoi se déplacer, quelques kilos de chair, des connections nerveuses, du sang qui circule, et un paquet de jours qu'on jette après utilisation, comme des mouchoirs souillés par des déchets de notre corps, tout ce qui sort du corps est sale, alors qu'on fait attention à ce qui y entre, pourquoi sentir mauvais, pourquoi cacher notre odeur, avant qu'il y ait des salles de bain, le gens se parfumaient, aujourd'hui on se lave mais on continue à se parfumer au cas où l'angoisse ne transforme notre sudation en trouble de la personnalité, incapacité de se contrôler, perte de la tranquillité, inquiétude de l'avenir, peur de la réaction des autres, on voudrait disparaître, ce corps est gênant, il m'embarrasse, et pourtant j'en ai besoin pour vivre, ces jours que je vis sont vivants, j'aime vivre même si je pue, il faut que je sois en équilibre, moi, les autres, les corps, l'envie de posséder, la peur du lendemain, la sensation du vide, j'avance dans l'erreur, au loin je vois la vérité, j'avance vers elle, un jour je la rejoindrai, c'est une question de temps et d'espérance, et de la prière