when is it now
vendredi 22 février 2013
dans seulement cinq heures je pourrai me dire que je vais me coucher, c'est une réflexion que je me fais tous le jours, enfin un moment dans la journée sans négociation, sans projet, sans angoisse, la simple idée de sombrer dans l'inconscient, une tarte à midi, un expresso le matin et ensuite la barbe qui pousse tous les jours un peu plus, une histoire sans histoire comme le sucre sans café, ça fait gagner du temps, on n'en a jamais assez, il faut courir pour s'apercevoir qu'il est trop tard, on arrive trop tard, c'est déjà commencé, comment faire alors si ce n'est pas possible de tout mettre par terre, pour voir ce que ça fait de ne plus être informé des moments importants, qu'est ce qui est essentiel, c'est comme ça que je réfléchis, ça commence bien et ça ne finit jamais, toujours un truc à penser, rien du tout, juste me rappeler de mon nom, c'est un détail, mais j'aime me souvenir où j'habite, une question simple qui soulève de la poussière au fond des solitudes, tant la distance est longue entre le moment présent et celui qui suit, ça ne veut rien dire et pourtant ça existe, alors que faire pour resister à l'angoisse, cette pression qui monte à mesure qu'on vieillit, je vais me coucher un jour et ne plus me réveiller, je n'aurai pas vécu, ça va si vite, les années passent, il ne reste rien d'hier, je suis toujours là, ça me fait du bien, j'aime bien l'idée de vivre, c'est sympa, on croise des gens, on ne veut pas leur parler, ça tombe bien, eux non plus, personne ne veut échanger, on s'en moque, on se croise rapidement, quelques secondes sans aboutissement, une vie simple
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