when is it now
mercredi 6 janvier 2010
la surprenante vision me vient quand je suis capable de voir devant moi autre chose que le visible, d'un seul coup je suis, je n'étais rien avant, rien de remarquable, mais d'un seul coup je ne suis plus seul, j'aime ce que je suis, je me trouve bien, assez bien pour penser que je suis bien, enfin je veux dire simplement que je pense au bonheur sans vouloir le traduire devant le tribunal de la réalité, tout devient possible même si ça n'est pas maintenant, le problème est là, et pas ailleurs, pourquoi c'est pas maintenant que ça se passe, comme si le bon dieu il était aux ordres pendant que je suis libre de faire ou défaire n'importe quel sentiment en ordure prête à vomir, mais mes mots dépassent ma digestion, je ne veux pas correspondre aux attentes, comment pourrais-je bien savoir ce qui va bien à l'humain, je suis humain moi-même mais je ne sais rien de ce qui il y a au-dessus, ici il ne se passe rien, des boiteux parlent à des sourds, les morts se taisent, les vivants plaisantent, l'heure passe indifférente, de quoi se plaindre, la terre tourne autour du soleil avant qu'il n'explose mais je ne serai plus là pour le voir sauf si je me réincarne en poisson, puis en lapin, puis en moi, puis en moi jusqu'en quatre milliard et un an, toujours moi qui voit la fin, ça y est, c'est fini, l'espèce humaine n'existe plus, les couples ne pourront plus s'engueuler, les policiers ne pourront plus frapper des noirs ou des arabes, plus rien comme avant
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