si on a de la chance, comment faire quand on n'en a pas, et comment savoir qu'on en a, ce n'est pas évident de voir clair dans sa vie, sur quelle base se poser, richesse, pouvoir, élégance, succès, ou simplement temps qui passe, il passe pour tout le monde et j'imagine que ceux qui ont un grand succès ont aussi de grandes angoisses, car au moins quand on est seul dans son coin, on avance lentement sans accélération, mais aussi sans histoire, la solitude permet de ne rien sentir, j'avance seul sur ma route, il n'y a aucun danger, je suis seul à penser, c'est ma liberté qui n'est discuté par personne, mes idées sont les miennes et c'est très bien comme ça, aurais-je envie de monter plus haut pour me brûler les ailes, c'est une tentation qui ne m'appartient pas, ce sont les autres humains qui pourrait me porter en haut de l'affiche, ce n'est pas mon but premier, ça pourrait le devenir un jour, mais pour le moment j'écris pour me libérer d'une angoisse liée à l’existence, je vis depuis plus de quarante ans, j'ai vécu déjà la moitié de ma vie dans l'insouciance, il me reste peut-être autant de temps à vivre mais dans quelles conditions, le corps va vers sa déchéance et souvent on n'y peut rien, les médecins nous promettent le bonheur sur terre mais le corps reste mystérieux, c'est une construction complexe qui permet de rire quand c'est drôle, et de pleurer quand c'est triste, l'humain possède des dons merveilleux qu'il n'utilise pas complètement, l'amour n'est pas en haut des préoccupations terriennes, c'est plutôt le goût de l'argent, du pouvoir, de la domination qui pousse au crime et à la haine de soi et des autres