when is it now
jeudi 2 mai 2013
ce ne fut qu'un éclair, une joie intense, un moment unique au milieu de l'incertitude
un regard puis la nuit, sans avoir compris que ça ne reviendrai pas, la vie est trompeuse
on a l'impression d'avoir le temps, mais rapidement on devient ce qu'on est, un tas
de chair qui pourrit, ce n'est pas beau à voir, mais comment garder l'espérance, ça
compte pour moi, aujourd'hui par exemple, je me sens bien, est-ce que c'est en raison d'un
moment particulier, j'essaye de voir pourquoi ça va bien, mais je bute sur l'ignorance
totale de ce que je suis, est-ce que je me dirige par intérêt ou par devoir, je me pose
la question, ça dépend de plusieurs moyens, en premier il y a moi, en deuxième il y a moi,
et en troisième il y a moins de temps à passer, tout s'écroule dans sens unique, la réalité
impose de vivre à chaque moment,on ne peut pas se débrancher, la vérité est dans une
poche, ça devrait pouvoir tenir, mais je me rends compte de l'éventualité, ça prend beaucoup
de place, je passe par là, je sais où je suis, ensuite je m'arrête et je pense à ce que
je suis, un homme moyen dans une époque moyenne, tout va bien, c'est calé en profondeur
demain est toujours accessible, le voyage est dans l'inconscient, je rêve et j'oublie,
ce n'est pas grave, je croyais que j'allais aller loin, mais à chaque fois je reviens où
je suis, je tourne en rond autour d'une idée que je creuse au plus profond que je peux,
avec mes dents, avec mes mains, j'avance vers le fond, irais-je de l'autre côté de la terre
en espérant rencontrer des gens qui me ressemblent, mais je sais que l'illusion est forte,
autrement comment pourrait-on vivre en ne croyant à rien, le rêve ne se fait pas que la
nuit, le jour tout peut être beau, à condition de se tenir prêt à y croire, et tout
avance comme si on pouvait changer le sens unique en sens variable en fonction du
moment, ce n'est pas de la magie, c'est juste une histoire qui commence bien, va-t-elle
continuer, je ne sais pas, ce n'est pas mon problème, je me fixe sur maintenant, tout de
suite je respire, c'est essentiel, je suis assis dans un fauteuil, tout à l'heure je vais
me lever car je peux le faire seul, je suis capable de savoir où je suis et je sais ce
que je vais faire après, ça s'appelle un projet, contrairement à l'idiot du village qui
va sans savoir où il va, moi je sais que je peux aller vers l'autre, qu'est ce que c'est
que de donner une heure de sa vie, une petite heure pour aller voir quelqu'un qui ne va
pas bien, c'est donner, donner, un tout petit peu, ce petit peu qu'on appelle l'amour, si
j'aime c'est que j'ai en moi une capacité de déplacer les montagnes de l'indiférence,
c'est un parcours simple car l'essentiel est disponible, je connais les humains, ils ont
peur, ils ne font pas confiance, ils sont seul, c'est comme ça que j'ai compris qu'il fallait
toujours se positionner en retrait, ça permet de voir ce qui se passe sans prendre de
décisions rapides, je réfléchis, je me demande ce que c'est, vais-je pouvoir aller là
à chaque fois je dois choisir seul, la vie est belle mais elle est dure, on ne sais
jamais ce qui se passe, si je choisis blanc, ça peut devenir marron sans que je le sache
c'est l'expérience qui m'a montré qu'on ne peut pas tout décider seul, on a besoin des autres
pour comprendre quelque chose, ce n'est pas clair, il faut des années pour essayer de
passer au milieu des regards, un jour on voit au travers, il n'y a plus de limite, tout
est clair, alors qu'avant je me perdais dans la recherche de moi, désormais je suis
vers les autres sans avoir la nécessité de les séduire, ce que je fais, je le fais
simplement, je prends, je laisse, ça prend du temps, mais comment faire autrement, le
temps est nécessaire pour passer d'un jour à l'autre, chaque matin je m'éveille, c'est à
nouveau un espoir qui naît, la journée passe, dans la nuit je dors, ça fait 45 ans que ça
dure, une goutte d'eau dans l'histoire humaine qui compte des millions d'années, mais je
n'ai pas fait exprès de naître au vingtième siècle, un temps de modernité, de connexions,
de virtualité, autrefois, dans ma jeunesse, on vivait au présent, aujourd'hui on peut vivre
au travers d'une ficiton virtuelle, c'est incroyable de voir qu'il est maintenant,
une capacité nouvelle à saisir le moment, c'est tout de suite, ça n'attend pas,jour j,
heure h, seconde s, je me découvre, je suis pris dans la tourmente d'un verre de lait
qu'on ne boira pas car il est finit le temps du chocolat chaud, maintenant pour se
détendre c'est un verre de vin, tranquillemnt à l'heure de l'apéritif, quand le soleil n'est
plus tout en haut, je suis tout en bas, vite je prends un verre de vin, aussitôt je flotte
dans ma responsabilité d'adulte, je ne prendrais pas de deuxième verre, je suis donc
dans l'obligation de concentrer mon plaisir dans un minuscule verre de vin, chaque goutte
compte, je sais qu'à la fin, quand le verre sera vide, je le regarderai sans regret, ne
cherchant pas à en prendre un autre, je sais ce que c'est que l'ivresse, on perd pied, on
ne sait plus qui on est, je préfère boire tranquillement pour me placer en situation de
confort, je n'ai qu'un corps que je dois respecter, si j'avais un corps par jour, je pourrai
faire plus de choses, mais la modernité ne va pas jusqu'à là, la conscience d'être est
inimitable, il y a trop d'incertitude dans la vie pour pouvoir dupliquer un humain ou alors
il faudrait un seul geste, par exemple laver les carreaux, le sol, mettre en route la
machine à laver le linge, on pourrait alors se concentrer sur le plaisir d'être, un plaisir
facile à mettre en place, mais ce qui est difficile c''est de continuer, je me pose souvent
la question, pourquoi continuer, comment y arriver, suis-je capable de le faire, ai-je les
ressources nécessaires, à chaque fois que je recommence pour ne pas m'arrêter, j'ai
toujours la peur de ne plus savoir prendre mon destin en main, c'est une prétention, pourquoi
moi, aurais-je un droit particulier, serais-je doué, finalement ça passe, je continue
simplement à chercher, un jour je trouverai, je ne suis pas pressé, tout vient à son
heure, le temps se déroule comme une crêpe, on y met les doigts doucement, c'est une
opération satisfaisante
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire