des fleurs, une prairie où je peux courrir et m'étendre sans avoir peur d'être sucé par
des bêtes, mais ça n'existe pas, c'est un rêve que je fais quand je suis prêt à renoncer
à l'angoisse, ça arrive de temps en temps, malgré l'évolution catastrophique de mon corps
qui ne peut pas continuer à n'avoir rien en vue, ça se rapproche, je sens que ça va aller
mal, je compte les heures, tout allait bien, ça change, je ne croyais pas devoir me lever
le matin avec un corps qui souffre, mais la vie est là, je n'y peux rien, tout est là pour
m'envoyer dans une tombe, mais avant je profite du temps qui me reste pour continuer
à enfoncer les secondes pour me laisser passer au milieu du temps qui passe, aujourd'hui,
aujourd'hui, pourquoi ne pas rester à aujourd'hui, ne plus vieillir rester assis au même
endroit pendant des années, en n'ayant plus de notion du temps, une fixation pour longtemps
comme pour la belle au bois dormant qui dort 100 ans sans avoir son corps qui change, c'est
une histoire pour les enfants, le corps humain est fort mais un jour il devient faible,
tout s'écroule, on allait bien, je m'en rends compte maintenant, tous ces jours que j'ai
passé sans me soucier de moi, et maintenant je vois le sable qui coule dans le tube, si je
vois bien, je peux dire que tout au bout c'est la paix, quand le corps ne respire plus il
entre dans une légèreté inconnue sur terre, car la vie est brûlante, on détruit tout ce
qu'on touche, les humains ne sont pas en paix, ils aiment la guerre, pourquoi se battre alors
qu'on pourrait attendre et comprendre ce qui se passe, l'ennui c'est qu'on a peur de l'autre,
de l'avenir, du passé qui surgit quand il veut pour nous donner l'impression qu'on rate
le présent, on ne peut pas se dégager de notre vie, elle pèse sur nous comme une tonne
de plomb qui se transforme en plumes, mais le poids reste le même, c'est l'impression qui
change, ces impressions qui nous permettent de vivre mais qui nous amènent dans la lutte,
si on avait la chance de voir l'essentiel, comment y arriver, c'est de plus en plus dur,
j'avance dans le noir, il n'y a pas d'air, je dois me concentrer pour ne pas paniquer,
tout au bout je vois une lumière, je m'approche, tout à coup je n'ai plus peur, je sens en
moi un réconfort que je n'avais jamais senti, c'est une étape, avant après, rapidité,
sensation, changement, croyance, vérité, je saute en l'air, je viens, je pars, c'est
nouveau, c'est beau, c'est lent, et d'un seul coup je vois ce qui manque, une décontraction
mais avant d'aller plus loin, j'aime regarder ce qui se passe, c'est très intéressant de voir
les autres faire des choses, je constate que bien souvent tout le monde est à sa place,
c'est comme un ballet de danseurs, chacun a son rôle, c'est équilibré, c'est charmant d'être
spectateur, je ne fais rien, je regarde, je transmets les informations à mon cerveau,
j'en conclue que la vie est vide, un pas après l'autre, de temps en temps du soleil,
autrement de la pluie, des sentiments contrastés, le plein d'émotions, le vide de
l'existence, que reste-t-il, je ne me montre pas, je suis derrière mon regard, la simplicité
c'est de penser le moins possible et de laisser entrer tout ce qu'on peut avoir, c'est un
entraînement, des joies succèdent aux joies, la joie de respirer, la joie de se réveiller
ça tient en peu de choses, rien du tout, quelques éléments éparpillés, je tente de rassembler
ce qui m'est indispensable, une conscience, une vision, une extrémité indépassable, une
confiance dans la vie, quelque chose de passable, des mensonges, de l'anxiété, de la vérité
toute bête, et dans un an, à partir d'aujourd'hui, anniversaire de la connaissance,
un pas de plus dans la recherche de soi, quelle position, quelle délivrance, si j'étais
prisonnier du passé, comment me libérer de l'ancienne contradiction, aujourd'hui je sais
ce n'est pas si mal, il me reste à commprendre si j'ai raison de continuer, ça ne tient
qu'à moi, moi seul est dans la position qui est la mienne, un effort pour lancer l'ancre,
cette encre qui est maintenant virtuelle, chaque jour est beau, il ne souffre pas de silence
il entre, il sort, il peux avoir des opportunités, c'est vraiment extraordinaire, je pense
qu'il est préférable de ne pas s'engager trop rapidement, le temps est nécessaire pour peser
le pour et le contre, c'est un exercice qui s'affine lentement, il y a le temps de manger,
le temps de dormir, il faut que je sois prêt, c'est maintenant que ça se passe, une heure
pour partir et revenir sans bouger, un voyage dans un sens particulier qui demande une
connaissance en orthographe et en grammaire, ensuite j'essaye de m'affranchir d'une trop
grande envie de paraître ce que je ne suis pas, je veux être au plus près de mes doutes,
ça vient et ça part, il n'y a pas de continuité, de temps en temps je me sens fort, à
d'autres occasions je ne sens plus rien, où est la porte qui ouvre sur après, je tourne
en rond, mais je sais qu'il n'y a pas d'autres moyens, il faut tout emporter pour ensuite
trier ce qui est bien, c'est du temps passé, choisir, regarder, comprendre, des mots qui
veulent dire quelque chose, une envie de vivre libre, un corps qui vieillit, je gonfle comme
la grenouille qui voulair ressembler au boeuf, mais jamais je ne pourrais franchir la
ligne, c'est plus qu'un choix, c'est une volonté principale qui ne change pas avec le vent
quelque chose de lourd à porter, mais je suis encore assez fort pour ne pas tomber à chaque
pas, je me tiens en équilibre, entre deux possibilités, garder et perdre, voir et toucher,
j'aime voir les autres, c'est un plaisir léger, je marche et je croise des gens, je ne les
connais pas, en les croisant j'essaye de saisir ce qu'ils cachent, car nous cachons tous
en nous une part intime, cette part secrète n'est pas détectable facilement, il faut d'abord
se mettre en transe, pour cela je marche un heure, au bout d'une heure, je commence à flotter
c'est une impression, mais dans ce moment précis je me mets en position de passer au travers
des corps, je peux comprendre ce qui n'est pas dit, ces rêves d'enfants écrasés par la
dureté de la vie responsable
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