il ne faut pas s'avouer vaincu quand tout semble gagné, c'est comme ça que je vois la vie, bien en face dans le sens contraire d'une satisfaction immédiate, à quoi servirait de se contraindre dans la difficulté, le rire en sort, que les humains sont drôles dans leurs prétentions ridicules, alors je passe à côté de ma vie, pourquoi essayer de ressembler à un gagnant, le vrai perdant ne se relève pas, il s'allonge pour toujours, c'est une vision sereine, mis à part aux bestioles qui ne manqueront pas de s'attaquer au corps inerte pour le libérer de sa chair pourrissante, c'est le début du repos éternel loin des paroles idiotes, des sentiments obscurs, de l'envie dévorante, le silence dans la terre, elle nous a nourri tout notre vie et maintenant nous lui rendons ce que nous avons pris sans faire attention, quel gâchis, l'humain ne se rend pas compte qu'il détruit tout ce qu'il touche, même sans faire exprès, deux cents corps qui piétinent une pelouse, elle est foutue, même si ces corps marchaient doucement en priant, l'intention d'être bien écrase la nature, être mal n'est pas mieux, être tout court est violent, il faut couper du bois pour faire le papier du carnet de naissance, voilà un bébé qui n'a encore rien fait de mal, et pourtant, dix mille bébés, c'est une forêt qu'on coupe, la terre se réchauffe, l'humain en est la cause, pas tellement parce qu'il utilise des bombes pour se laquer les cheveux, mais simplement en naissant et pour vivre si peu de temps on se demande quel peut être ce projet de vivre