dans le silence de la nuit je respire calmement, aucun bruit si ce n'est mon coeur qui tape contre ma poitrine, combien de temps va-t-il battre, ça fait déjà des années, combien de temps me reste-t-il à vivre, je n'en ai aucune idée, j'y pense rarement, pourquoi j'y pense aujourd'hui, je pense aux vieux qui n'ont plus qu'une heure, leur corps est fini, il ne reste plus qu'un espace, bientôt il sera fermé, la vie s'arrête quand elle s'arrête, il n'y a rien à dire, c'est comme ça depuis des millions d'années, il n'y a eu aucun progrès, sauf que maintenant on peut vivre jusqu'à 120 ans, mais dans quel état, tout se détraque, on devient des légumes répétant toujours la même chose, vous savez j'étais vendeur dans un grand magasin, vous savez j'étais vendeur dans un grand magasin, vous savez j'étais vendeur dans un grand magasin, vous savez j'étais vendeur dans un grand magasin, vous savez j'étais vendeur dans un grand magasin, l'esprit se rétracte, comme une peau de chagrin qui jour après jour disparaît, la vie devient toute petite, comme au début quand on vient de naître, on n'a encore rien appris ou alors on a tout oublié de ce qu'on savait avant de naître, car sait-on d'où on vient, la vie c'est comme une parenthèse entre le début et la fin, une saucisse entre deux morceaux de pain, avec un peu de moutarde et c'est parti pour une dégustation virevoltante, les jours s'accumulent, on ne sait pas quoi en faire, les heures grillent au soleil, j'ai envie de sortir, mais je ne sais pas si le temps est clément, j'aime me promener quand il fait beau, quand il pleut je reste à l'intérieur, une vie passe, on ne peut pas empêcher cette lente dégradation, on peut toujours faire un peu de sport mais l'inconnue est totale