de toutes façons j'irai jusqu'au bout, ce bout qui ne me dit rien, est-il sourd, je ne comprends pas, si ce bout est au bout, où est-il, je cherche sans savoir dans quelle direction, en même temps j'ai peur de le trouver car si je le trouve c'est fini, alors je ne suis pas pressé, j'attends ma princesse, ou plutôt des tonnes de princesse, car comment trouver le bonheur dans une seule femme, ce n'est pas mathématique, ce que je ferai un jour, c'est m'asseoir quelque part en souhaitant que la terre tourne encore un peu, juste le temps que je trouve une fille qui veut bien qu'on aille ensemble se coucher, et puis se relever, c'est une situation que j'espère, mais qui m'inquiète aussi, car je ne change pas, j'ai toujours eu peur du lendemain, quand on se réveille et qu'on a à côté de soi quelqu'un qu'on ne connaît pas, alors pas de panique, je continuerai longtemps à rester seul pour faire ce que je dois faire quand je sens monter en moi une atroce souffrance d'inexistence, je suis né un jour, mais ce que j'attends c'est de renaître un jour, ridiculement, sympathiquement, fabuleusement, je ne suis pas né pour rien, ou plutôt si, c'est pour rien, mais vraiment rien que mon projet se construit, les gens sont trop souvent pleins d'eux-mêmes, c'est horrible ce penchant de l'humain pour se trouver formidable, alors qu'on est rien, un tas de chair, de circuits nerveux et d'un coeur qui bât, c'est le coeur qui devrait se trouver au centre des inquiétudes, et pas de savoir si son talent va rapporter encore plus d'argent, depuis au moins les égyptiens, on sait qu'il ne sert à rien d'emporter avec soi dans la tombe toutes ses richesses, alors soyons généreux, donnons ce que nous avons, car ce que nous n'avons pas, on ne peut pas le donner, c'est simple, c'est beau, enfin de la beauté sur la terre, tout le monde est heureux, on partage ce qu'on a,