légèrement poussé par le vent, je résiste comme je peux à la tentation de marcher à pied, mais finalement je continue à voler comme une oiseau banal qui un jour va se faire tirer dessus par un chasseur de vie, voilà comment passent mes journées, des rêves suivis de pauses pour finir dans une position agréable d'attente dans un cercle qui tourne sur lui-même sans jamais aller autre part qu'ici, car c'est ici et maintenant que se passe ma vie, comment pourrais-je aller ailleurs, là où je ne suis pas, j'insiste pour affirmer que je suis bien là où je suis, je le proclame, tout ira bien, dans une minute, qui va se renouveler pendant une heure, ça correspond à l'heure du goûter de mon enfance, aujourd'hui je suis loin de cette époque mais mon estomac me rappelle que le bonheur passe par l'appétit, des crêpes à quatre heures trente, voilà une belle ambition qui n'embête personne sauf si on aime manger ses crêpes en écoutant Mozart avec le volume à fond, on n'y est pas obligé, ça dépend du goût de chacun, mais doit-on toujours être réglé comme les femmes, ne peut on s'enfuir des vieilles habitudes qui ne correspondent plus à rien puisque à mon âge on sait que le grignotage à 16 heures, on le supprime car c'est pas bon