dans un temps il y a du temps pour faire de choses et croire qu'il existe du bonheur à faire ce qu'on fait, c'est comme si on pouvait vivre au moment présent sans connaître le vide du futur et celui du passé, on flotte au milieu de deux mers, une est chaude l'autre est froide, nous sommes donc dans le tiède, l'endroit où il fait bon vivre, nous sommes heureux, nous avons le temps de participer aux actions des humains, ils se croient capables de vivre jusqu'au bout, une extrémité lointaine qu'on ne veut pas inclure dans les projets, tout est prévu pour que ça se passe bien, on ne va pas s'engager dans une pente inconnue, qu'est ce que ça veut dire, on est bien entre nous, pourquoi devrions nous avoir une pensée pour après, on ne peut pas anticiper que Jacques va se tuer en voiture en revenant chez lui, ce n'est pas de sa faute, il avait un peu bu mais pas suffisamment pour perdre le contrôle de son véhicule, mais juste après une pause sur une aire de repos sur l'autoroute, il a rencontré une voiture qui roulait à fond en contre sens, le problème sur l'autoroute c'est qu'on ne s'attend pas à voir venir vers soi une voiture, en principe les voitures vont à droite, mais là, le destin frappe, à 13 heures 56, la voiture de Jacques percute celle de Laurence qui avait pris l'autoroute dans le mauvais sens, voulait-elle se suicider et en même temps tuer quelqu'un d'autre, de peur de se retrouver seule devant le juge d'éternité, toujours est-il que Jacques n'avait pas prévu de partir ce jour là, il n'aurait pas pris de pause sur cette aire de repos, il serait toujours en vie, mais Jacques respectait les consignes de sécurité routière qui préconisent de se reposer toutes les deux heures de conduite, Jacques s'était reposer un quart d'heure avant de mourir, comment comprendre la vie, elle passe jusqu'au jour où ça ne passe plus, on ne l'avait pas prévu