je savoure le temps présent comme si c'était ce que j'aime le plus dans ma vie, ce petit moment où il ne se passe rien, un pur instant d'éternité, un plaisir que je saisis au détour d'une émotion, hop là, par ici, maintenant, ça ne dure pas, c'est une légèreté, une passion éteinte, un volcan qui sommeille, la lave en fusion est en profondeur bloquée pour un certain temps, car dans la vie on ne peut pas vivre toujours à l'abri de hauts murs, un jour, il y a une brèche, ça s'agrandit, ça s'enfonce dans la peau, ça fait mal, il faut du temps pour comprendre, j'étais là, il a fallu que j'aille ici, pourquoi on doit choisir, ne pourrait-on pas rester là où on est, sans rien faire, comme une tortue sur la terre, mais l'humain court à son désespoir, il ne le sait pas encore, il y vole, c'est rapide, c'est secret, ça vient un jour et ça repart, une autre fois s'il vous plaît, je ne suis pas prêt, mais comment puis-je dire cela, on n'est jamais prêt, c'est ça la vie, la surprise du dernier moment, tout allait bien mais au dernier moment, catastrophe, indignation, perte, sublimation, j'étais rien je suis tout, seul, perdu, heureux, je sais maintenant ce que veut dire vivre, il faut mourir pour savoir ça, car quand on vit on va trop vite pour comprendre, les jours se transforment en années, la jeunesse devient adolescence et puis on travaille, on se marie, un enfant, fin de la première époque, je creuse mon trou, avec une cuillère à café, je ne veux pas aller trop vite, j'ai bien compris qu'on peut ralentir à condition de bien voir ce qui compte, on enlève tout ce qui ne compte pas, argent, pouvoir, possession, séduction, on garde tout ce qui compte, joie, temps, partage, vérité, on fait un noeud et on attend 6 ans, et puis vient le moment de partir, c'est l'heure, c'était prévu comme ça, je n'ai rien à dire de plus, c'est comme ça et pas autrement car la vie est unique, il n'y a pas de copie pour mieux faire, on fait ce qu'on fait et après on est content, car dans la vie il ya des façons de faire, on avance dans le bon ordre, un puis deux, trois, la patience, le regard lointain, l'inquiétude au plus bas,