quand je suis venu au monde je n'ai rien vu, l'air que je respirais pour la première fois m'a fait crié, puis des ombres sont apparus, des ombres qui souriaient, ce souvenir me hante comme les dans les greniers les rats et les souris dansent follement autour d'un piège mortel, mais pour le reste je ne sais pas, je cours le monde dans l'espoir de trouver une solution à la vie, quand j'étais petit, j'étais petit, car pour les humains ce qui compte c'est d'avoir à manger deux fois par jour, donc quand je me suis rendu compte que la vie s'arrêtait un jour, je me suis dit, que faut-il faire, continuer comme si le bonheur existe, ou rencontrer quelqu'un qui pourrait me parler de la fin d'un dictateur, ça ne m'intéresse pas, ce que je veux c'est marcher de temps en temps et passer du temps à me poser des questions, une chance passe, je la prends, elle veut s'en aller, je lui dit, attends, on va passer un peu de temps ensemble, mais aussitôt j'ai une autre idée et je ne pense plus comme avant, ça change tout et vers cette situation instable je gagne des points, quelque chose de différent, mais ça, c'était avant, maintenant je prends une autre direction, je travaille sans filet, croyant dans ma bonne étoile, le chemin s'éclaire, la voix lactée, le lait premier de la naissance, c'est un souvenir qu'on m'a raconté, car je n'ai aucun souvenir de la première heure, c'est dingue de penser que tout le monde pense la même chose, à condition d'atteindre le premier niveau, celui qui se place avant la conscience, on a tous quelque chose en commun, les humains se différencient consciemment, ils font tout pour se singulariser, mais au fond de la cave, là où règne l'humide et l'odeur nauséabonde, là au sol, juste devant moi, la raison unique de la vie, une chance à ne pas manquer, car le car, dans la dans, et vers le vers, toujours un peu plus, pour comprendre prenez la première à droite en venant du haut vers le bas, c'est toujours mieux que de faire des ronds dans l'eau, un conseil vaut mieux qu'une vache qui s'échappe de son enclos