si pour cette fois je fais ça, ça compte comment, ça devrait faire le tour, je calcule, je trace, je sais additionner, je sais que si je passe par la droite ça va passer à gauche, c'est comme ça car ce n'est pas autrement, depuis que je vis, je suis passé par plusieurs phases, d'abord je me suis toujours inquiété de savoir pourquoi je suis né en France et pas au Zimbabwe, pourquoi suis-je doué d'une intelligence moyenne, pourquoi je suis blanc de peau, et pourquoi le dimanche c'est toujours après le samedi, une fois que j'ai fait le tour il me reste un peu de temps pour savourer en paix la possibilité d'une croisière au milieux de palmiers, car c'est toujours un peu ce qu'on pense qu'on partage avec les autres, une seule fois j'ai cru que c'était possible, mais maintenant je me rends compte de la difficulté de vivre au milieu des autres, on doit toujours faire attention, c'est énervant de prendre ce qu'on a pour rien, car ça ne vaut rien, c'est juste quelque chose qu'on fait, ensuite on peut toujours aller voir si ça existe, mais quand je pense à ce que j'étais, je me demande si c'est toujours pareil ou bien si ça peut faire des choses pour se croire différent, oui, j'assume cette idée, je crois qu'il est possible de retourner la situation et de voir ce qui est brillant, car ce qui est sombre n'est pas visible, c'est juste une façon d'être, une apparence de salon, mais au milieu du corps il y a le nombril, une première bouche qui ne ment pas, ça se passe dans le ventre de la mère, un paradis sur terre, mais une maladie possible si la mère boit trop de vin, alors on est handicapé pour toute sa vie, le cerveau ne marche pas, les jambes ne marchent pas, une vie de légume avarié qu'on jette à la poubelle, c'est triste d'en arriver là, mais la vie ne propose aucune solution, on invente des téléphones intelligents, mais on ne fait rien pour apporter du bonheur aux exclus