il y a longtemps j'étais dans les bois, entouré par des arbres, cherchant à comprendre quelque chose, mais j'ai du renoncer, je suis trop habitué à la ville pour comprendre la forêt, mes ancêtres savaient tout de la nature, j'en suis coupé, je n'en souffre pas, le monde moderne demande de comprendre la ville, ses axes, ses magasins, ses dangers, ses plaisirs, c'est comme une forêt, mais à la place des arbres ce sont des gens que je croise, des milliers de gens qui vont et viennent, savent-ils où ils vont, moi je ne sais pas, quand je marche longtemps je ne sais plus pourquoi je marche, pourquoi je vis, pourquoi je meurs, je marche, c'est tout, c'est assez, c'est suffisant, c'est bien, c'est fatigant, je vieillis tous les jours, un jour viendra où je ne pourrai plus marcher, ô vie tragique, vie splendide, vie merveilleuse, tu m'as fait naître et tu va me faire mourir, mon corps va s'éteindre doucement, des années à essayer de passer, mais comment continuer sans faiblir, il faut rapidement, quand il est encore possible d'être dans l'espérance, commencer à construire un barrage, il servira plus tard quand on est surmonté par l'angoisse, comme une mer déchaînée qui vient détruire l'humain, un effort au quotidien, un petit effort dans la multitude des pensées, une goutte d'eau, mais je travaille à l'échelle humaine, quelques barreaux pour toute une vie, un paille dans un verre, une bombe atomique à Hiroshima, on ne choisit pas, le destin tombe mal