la beauté de la vie est réelle, des arbres, des rues, des gens, des sourires, des gestes, je croise les autres, tout le monde est beau, indifférent, on se croise sans se frapper, on se croise quelques fois avec des froissements de manches des manteaux, une envie tranquille, les jambes marchent, le regard est serein, je vois de jolis visages, je les vois, ensuite je vois une figure vieille horrible, je la vois, ensuite j'en vois d'autres, ça fait un tableau, et moi, qui suis-je, un jour est blanc, ça commence par ici, il faut attendre, c'est comme ça, une essai dans l'incertitude, il n'y a pas de chance, tout est prévu, il est donc souhaitable de prendre la route pour croiser le destin, il arrive à une heure précise, dépêchons-nous, mon cerveau et mon corps sont d'accord, il faut aller là, c'est une question de jour et d'heure, ce jour-là, cette heure-là, on sait ce qui se passe, dans le fond où la raison est en position acceptable, loin du tumulte des émotions, le calcul est juste, cela fait cinq ans et trois jours, un passé, un présent, des élans qui se brisent sur les rochers, et puis le soleil se lève, la mer se calme, hier, aujourd'hui, demain dans la même main, cohérence, vérité, patience, je vois devant moi se lever mon corps, c'est le matin, je me lève comme d'habitude, il fait encore nuit, c'est l'hiver, il fait froid dehors, j'ai chaud