un jour, semblable aux autres, même durée, chaud en été, froid en hiver, fenêtre ouverte ou fermée, je suis jeune ou vieux, je m'ennuie, mon corps respire, je pense, tout ça vaut la peine, j'étais plus jeune, je serai plus vieux, essayant de remplir ma vie de choses et puis des sentiments, de l'amour dirigé vers une personne, les autres sont plus ou moins sympathiques mais le sentiments est absent, l'amour est unique, il prend toute l'énergie, je ne pense qu'à elle, comment réussir notre couple, chaque jour qui passe est un succès, on se couche heureux, prêt à l'oubli de la nuit, prêt au réveil désastreux du matin, il faut tout recommencer, en dessous des paupières endormies, le cerveau s'agite furieusement, les neurones passent au rouge, que va-t-il dire qui pourrait casser l'harmonie, réveil complet, on passe à autre chose, banalité, fin de l'alerte, ça se passe comme ça tous les matins, angoisse de continuer, changer de corps, risquer de tomber sur une femme bête, perdre l'harmonie du discours, rien à dire à une bête, je passe à une autre et une autre, je les compte, petite, grande, avec de poils, ventrue, joli sourire, pas d'harmonie, de la lutte sauvage, des corps dans la pente, violence des chocs, je n'ai connu qu'une femme, les autres sont des corps,