la joie est là, je m'inquiète, pourquoi partir, c'est comme ça, on ne peut rester au même endroit, il en faut pour tout le monde, on dirait que les humains sont trop nombreux, et tout le monde ne peut pas se réveiller en se disant, encore un merveilleux jour qui commence, en Afrique on meurt de faim, des millions d'êtres qui ne connaissent pas le bonheur de penser à rien, car quand on mange régulièrement on peut s'offrir des moments de grâce où je bénis le ciel de me donner la force d'aimer, c'est une grâce particulière, l'humain est pauvre, il n'est doté que d'un squelette et de quoi faire fonctionner la machine, mais pour espérer il faut ajouter quelque chose qui n'est pas dans le corps, une idée qui vient d'ailleurs, de l'espace, du temps, l'amour arrive, il est cinq heures, dans trente secondes je serai heureux, je suis dans l'attente, ça vient, ça part, j'étais comme ça, je deviens maintenant ça commence chaque seconde, avec le temps on peut se voir sur dix ans, vingt ans, mais plus on va loin dans les souvenirs plus l'émotion remplace l'information, quand j'étais petit il n'y avait pas d'ordinateur, je n'aurais pas pu faire ce que je fais maintenant, mais comment déplacer une armoire sans la vider avant, il y a toujours à faire quelque chose avant, après on peut se dire qu'on a eu raison de prendre une décision, mais c'est une autre histoire