la joie rebondit dans les fleurs et moi je suis assis pour rêver à rien, dans ce qui se passe il y a toujours un petite place pour se dire que l'essentiel est de vivre, du coup on a la possibilité de conduire sa vie sans que le moment triomphe de l'ennui, la vérité blesse, l'ivresse dégage, je suis encore jeune, tant pis si je m'écroule, j'aurais pu peut-être faire autre chose, mais le présent ne permet pas de prendre de la hauteur, on est collé à la vitre, on voit ce qui se passe mais on sait rien de ce qui se passe dans le corps, on se balade tout le temps avec lui mais on sait pas ce qu'il prépare, il faut se faire piquer le bras pour que la seringue prennent de notre sang pour savoir si tout va bien, peut-être un jour on pourra regarder quelqu'un sans se dire qu'il faut forcément lui parler, c'est embêtant de toujours trouver quelque chose à dire, mais il est impoli de ne rien à dire, tant pis je dis bonjour, il me dit bonjour, quoi dire d'autre, je suis ici, lui aussi, c'est le réveil, c'est l'heure d'être, je suis enfin à l'écoute, j'ouvre grand les oreilles, j'étais sourd, je commence maintenant à entendre ce que me dit mon corps, cela fait des années qu'on se connait, je sais quoi faire pour qu'il soit bien, et lui me permet de partir et de revenir, il se souvient où j'habite, il connait mes goûts, on se respecte et on respecte les autres corps, c'est l'aventure de la vie, des années de montée vers le jour ultime, joie du présent, je suis là et j'y reste