pour le moment c'est mort ou à moitié vivant, il ne reste qu'une force accessoire, plus de temps, la course est bientôt finie, quand on vient aussi près de la dernière fois, on pourrait se réjouir, mais l'angoisse est la plus forte, l'inconnu est un danger, on a su que Dieu est amour, quand la vie est haine, mais on est tellement habitué à ne pas aimer qu'on ne peut voir à l'approche de la décision finale que ce temps des corps va exploser, il ne restera que l'âme, elle s'envolera vers l'éternité, mais je ne suis pas encore sûr de ce que je vais manger ce midi, j'ai le choix, c'est formidable de vivre, on a toujours des choix variés, il n'y a pas d'usure, chaque jour c'est nouveau, le cerveau se ajoute une couche neuve chaque matin, on repart comme si on avait pas vécu avant, en avant les histoires, des millions de pensées dans tous les sens, c'est souvent drôle, c'est comme une immense salle de théâtre, on a tous un rôle à jouer, je rigole souvent tout seul, j'y suis obligé car les autres ne comprendraient pas que je sois impoli, en effet, les humains se son organisés pour être sérieux, il ne faut pas rire de la vie quand elle pèse un âne mort, moi je trouve ça drôle, et de plus en plus, j'ai envi de rire tout le temps, ha, ha, ha, ha, le monde est immonde, on ment, on tue, on écrase, on amasse de l'argent sale, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'il font, parole de Jésus, en attendant j'espère que je sois là, un petit effort, je commence à comprendre que le bonheur est ici, simplement accepté, une idée pousse une autre, le plaisir est discret, rapidement satisfait pour ne pas peser, je reste léger, le vent me pousse, attention on arrive, c'est déjà la fin, toutes ces années de bons et de mauvais, rien à dire, c'est dans la tête en paquet, des moments ridicules, la vie est à l'opposé de la mort, les mots sortent n'importe comment, la folie n'est jamais loin, on ne se comprend pas, on voudrait que tout le monde soit heureux, mais le bonheur commun demande que chacun accepte de se taire