un passage s'ouvre, dois-je me dire qu'il faut absolument être certain, mais la vie est trop forte, je résiste, mon corps vieillit, combien de temps pourrais-je vivre légèrement, un jour il faudra bien que je comprenne que je ne suis plus capable de voir sans devoir, la capacité de l'humain passe de haut en bas sans qu'il puisse rien faire, c'est une histoire tragique, des jours vides se succèdent, de temps en temps un petit moment de joie, c'est un éclairage rapide, très vite on retrouve la nuit de l'esprit, il fait beau, mais à l'intérieur ça n'avance pas, on est bloqué quelque part, on ne sait pas où, on est pas spécialiste de son corps, il y a quelque chose de mystérieux, le bonheur n'est pas organique, il ne vient pas du sang, ni des nerfs, d'un seul coup je suis heureux, pourquoi, tout va mal, et je vais bien, tout seul dans mon coin, je me moque de ce qui se passe dans le monde, le monde c'est moi aussi, je suis une partie du monde, j'ai droit à ce titre car je suis né un jour, c'est l'unique moyen de vivre, malgré le progrès technique, on ne pourra jamais inventer une autre façon d'être vivant, une chance unique de respirer, de voir, de marcher, de comprendre, d'aimer, la vie est belle, elle se réveille le matin, elle ouvre les yeux, elle voit la chambre, elle sait qu'elle n'est pas seule, on s'aime depuis longtemps, c'est une journée de plus, encore un petit effort, on y arrive, on y va