dans la certitude de l'amour je passe du temps à me demander ce que ça va devenir, le temps ne passe pas pour rien, il cherche ce qui ne va pas et le met au centre des préoccupations, on ne pense plus à autre chose, ça devient impossible, on tombe dans l'ennui, que faire d'autre, la jeunesse est loin, à quoi se raccrocher, les repères s'effacent, le vide s'installe, attention danger, le manque est grand, où trouver du plein, du sûr, je doute qu'un jour je sois heureux, l'ennui est trop grand et le corps trop petit, trop loin des étoiles, le rêve est mort, on respire juste pour vivre, une vie terne qui tourne à gauche ou à droite, jamais en haut, par contre on peut aller en bas, là où grouillent les asticots, la lutte est féroce, tant qu'on peut on écarte les forces du mal, mais un jour tout s'écarte, le vide est immense, il n'y a plus rien à faire, tout est défait, j'attends ce moment comme j'attends l'heure de manger, pour la vie est aussi forte que la mort, il faut bien passer du temps, on est né pour ça, peu importe combien de temps ça dure, ce qui est mou est vivant, ensuite on peut toujours comprendre ce qui se passe, ça ne fait rien de plus, tout est dans l'éventualité, un pas de plus ou de moins, ça peut tout changer, comme ça peut rire car c'est vraiment n'importe quoi