dans un certain sens je suis prêt à me dire que le canard n'est pas une poule, car il est dit que la terre tourne et que moi aussi je passe du jour à la nuit, le corps a besoin de se reposer, autrement il tombe dans la rue, si on mange équilibré on peut ne pas grossir, mais il est dur de résister aux envies, quand on passe 40 ans on cherche le gras et le sucré, c'est une façon de compenser l'angoisse qui grandit, chaque jour qui passe agrandit le vide, j'étais plein il y a longtemps, aujourd'hui mes bonnes cellules s'en vont, de plus en plus de mauvaises cellules décident de ne plus aller dans la joie, l'écrasement progresse, je peux quand même attendre dans l'incertitude, des heures où on ne sait rien, c'est le bonheur, quand on sait, il est trop tard, les carottes sont cuites, le potage est chaud, les saucisses s'enflamment dans le barbecue, il est l'heure d'aller se coucher, on n'attend plus d'être quelqu'un, le sommeil égalise les humains, dans le rêve on est tous un personnage qui court moins vite que le monstre, quand on se réveille on passe dans la conscience d'escalier, chaque marche amène à un nouvel état, ce n'est pas l'état de grâce de l'apéritif de 18 heures, le matin c'est l'emprisonnement, il faut en sortir, vite, tout le monde à midi, ensuite on peut attendre jusqu'à l'apéritif, c'est en pente douce