when is it now

mardi 13 octobre 2009

il n'était pas difficile de comprendre que mon corps allait disparaître, c'est une question d'instant précieux où tout vacille dans la légèreté, on est tellement habitué à se mettre une tonne sur la tête parce que ça fait tellement plus joli, en réalité le poids du monde correspond au poids d'une plume mais le cerveau la grossit mille fois pour pouvoir effacer tout le reste, il ne voit que la plume qui risque de le percer de part en part, il a peur, il transmet l'information que le temps est compté et qu'il faut ne pas lever les yeux pour voir les anges dans le ciel, tout est fini, je peux enfin respirer, mais je n'ai plus de bouche, plus de poumons, plus rien, et j'ai quand même l'impression d'être heureux, je devrais souffrir énormément, mais bon, c'est l'heure de se réveiller et de penser à se laver les dents, à s'habiller, à prendre le train, à dire bonjour aux collègues, ça va, moi ça va, ça va, on va bien, et le soir, à demain, à demain, on part bien, vite que se passe la soirée pour que je me couche et que je retrouve la vie dingue impossible sur terre, respirez vous êtes filmés, rien de drôle, des organes qui s'encrassent, la quotidien qui se répète, pas de fantaisie, tu sais que tu es jolie, je me prends une claque en pleine rue, ça c'est de l'émotion, finalement ça me plait bien, je vais recommencer, c'est drôle, il suffit de dire des mots, ils doivent être magiques, c'est un peu comme dans le rêve, ma vie va changer, je vais rêver tout haut et dormir la nuit

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