l'erreur est commise, comment revenir en arrière, j'aurais du le savoir, mais comment tout connaitre, je ne suis spécialiste de rien, et rien n'est pas une compétence, tout au plus ça me permet de naviguer au milieu de mes rêves idiots, plus je vis et plus je trouve ça drôle, ces relations fausses, ces mensonges, quand on pense au corps, cette mécanique extraordinaire, qui sert à cette mesquinerie, c'est à hurler de rire, et je ris souvent, en silence, je n'aime pas me montrer, je veux rester anonyme, si mes idées plaisent on verra après, chaque chose en son temps, j'ai déjà prévu de partir loin au milieu d'indifférents, mais il est trop tôt pour préciser ce projet, pour le moment tout va bien, je n'intéresse personne, ça veut dire que je suis dans la bonne direction, la mode aujourd'hui c'est le buzz qui ne dure qu'un instant, ça colle tout de suite et ça décolle tout de suite, moi je vise la longueur, si vers 60 ans je peux continuer à travailler car j'aurai réussi mon pari, il faut des décennies pour polir la pièce, pour en faire le tour, c'est tellement grand et je suis tout petit, alors je ne suis pas inquiet, je sais où j'en suis, et rien que ça ce n'est pas tout le monde qui pourrait le dire, en général, passé 40 ans, les gens sont paumés, il est loin le temps de la jeunesse et les quelques rêves qu'on a eu à l'époque sont enterrés depuis longtemps, on se raccroche au quotidien misérable, un petit salaire, des vacances une année sur deux, mais on mange beaucoup pour oublier qu'on pesait 60 kg un jour d'avril 1980, on avance au hasard, moi je trace ma route dans l'inconnu, à mesure que j'avance mon cerveau enregistre le moment, à ce moment là il était ce que j'étais, ok, c'est là que je me suis arrêté la dernière fois, je reconnais l'endroit, il était hier, heure précise