when is it now
vendredi 20 mai 2011
si on vit c'est pour manger, c'est un peu court, c'est pour dormir, c'est un peu long, c'est pour rien ou alors c'est pour tout, c'est pour une femme, c'est pour un enfant, c'est pour de l'argent, c'est pour du pouvoir, mais la terre tourne, les journées passent, le soleil se lève, les mammouths ont disparu, mon père est mort, je suis ici, qui va là, histoire qui file à l'horizon, rien ne résiste dans cette lutte à la mort, les corps disparaissent en poussière, après quelques années à passer à gauche ou à droite, quelques fois au milieu, mais c'est rare, l'équilibre est instable, on essaye de rester debout mais très vite on se penche pour ramasser un billet tombé par terre, l'argent n'a pas d'odeur, celui qui perd de l'argent dans la rue ne peut dire que c'était à lui, il n'y a pas marqué son nom sur les billets sauf si on s'appelle Euro, c'est bien écrit sur le billet, soit dix euros, vingt euros, cinquante euros, je ne vais pas plus haut, je vois rarement des billets de cent euros et encore moins des cinq cents euros, la moitié de mon salaire dans un billet, c'est désespérant, le travail est très mal payé, on a juste de quoi payer les factures, pas assez pour aller au cinéma ou au restaurant, ça tombe bien on n'aime pas ça, nous on préfère boire du vin tous les deux, on se dit n'importe quoi, on s'énerve et ensuite on s'endort et on recommence le lendemain, on n'a pas le temps de faire autre chose, c'est le bonheur, pourquoi sortir, il faut bien rentrer après, alors que si on reste chez soi, on y est bien, on a pas besoin de sortir, ou juste pour acheter le vin, alors là on va loin, en Bourgogne, 600 kms aller retour, pour y prendre des tonneaux de vin, un fois par moi on prend cinq tonneaux, c'est notre consommation, quelque fois on doit faire le complément en achetant des bouteilles, c'est notre seul plaisir
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