quand j'étais petit, le monde n'existait pas, mon quotidien c'était ma chambre, mes jouets, mes rêves de cadeaux de noël, mes angoisses de n'avoir pas de bonne note à l'école, le temps a passé, le mondes s'est écroulé, plus rien ne reste de ce que j'étais, il faut avancer car ce qui existe est maintenant, tout est pour se dire que la voiture est en avance, mais tout de suite ça commence maintenant, faut pas être en retard, ça vient comme un torrent, on est submergé, mais on garde la tête au sec, il faut réfléchir, il faut savoir, quel est le chemin, quel est le passage pour le bonheur, c'est l'heure, c'est la chute, le rire passe, on était comme si, mais la venue au monde a tout changé, je me demande comment j'ai pu, mais la sortie est dans le boulevard, une question de chance, si on pouvait tout de suite vivre ce qui va bien, on jette ce qui ne va pas, c'est pour ça que je voudrais exister comme si on avait rien à craindre, une autre maison pour aller loin d'une pièce à l'autre, une compréhension de ce qui arrive, une lecture évidente, une réalité accueillante, même si on sait que tout va de travers, c'est de l'autre côté de la vitre, ici on est bien, rien ne change, on est toujours les mêmes, on se regarde, on s'aime, on s'admire sans se cacher pour éviter le mal, le bien est vainqueur, on exulte, on vibre, on arrive, à quoi ça sert de manger tous les jours pour ensuite comprendre que le sens est immédiat, maintenant, émotions, vérité, joie, quoi, comment, vers, là, pour, savoir l'heure, voir la vie, rassembler l'essentiel, des jouets cassés, une jeunesse perdue, une sortie de trop, on était bien, mais le moment est dans le moment, on est là où on est