mon corps est en moi, j'agite le chiffon rouge, il est l'heure de passer l'éponge, une histoire d'eau de vaisselle, des bulles de savon, un endroit où dormir, s'allonger dans le lit, attendre que le marchand de sable vienne mouiller les moules, arrondir l'instant, croire qu'il est possible de vivre, mais avant de se prendre les pieds dans le tapis, je voudrai aller tout de suite à l'essentiel, c'est une tentative pour ne pas s'ennuyer, rapidement constaté, un pas devant l'autre, une grande énergie me pousse à marcher dans le bon sens, c'est un sens que j'ai trouvé par hasard, c'était un lundi, je n'avais rien à faire, je me suis dit, pourquoi pas, alors j'ai su que le moment n'était pas figé dans le marbre, on peut faire des choses, si on a envi de passer du temps ici ou là, dans la tête ça fait du bien, avant je croyais que le temps était lourd, qu'il pesait de plus en plus sur mon espérance, mais maintenant je sais que chaque moment est indépendant, il fait ce qu'il veut, si le précédent est dans l'incertitude, le suivant peut être dans la joie, ça peut arriver d'un seul coup, on devient rapidement ce qu'on veut, ensuite on est bien jusqu'au moment où on casse un œuf, il tombe par terre, je le regarde, ça va de travers, j'étais loin, je suis près, moi aussi je m'écrase contre la vitre du désespoir, si j'avais pus me dire qu'aujourd'hui je restais dans la position permettant de se voir capable de réussir à passer une journée paisiblement, mais il faut que tout se casse en miettes pour pouvoir reconstruire, des visions sombres, du temps haché, de la viande entourée de peau, une envie de pisser, quoi d'autre, le corps est mou et je suis incapable de trouver l'ouverture qui me permettrait de commencer à y voir plus clair, la lumière est la seule qui peut d'un seul coup allumer la cave, autrement c'est long de sentir sous ses pieds remuer des larves de roses sans épines, c'est un passage qui ne dure pas, car rapidement on passe au premier, dans une pièce vide, il faut trouver comment la décorer, peinture ou papier peint, rustique ou moderne, c'est à moi de choisir ce que je veux être,