une armoire pleine de draps était dans la pièce, à côté les chambres avaient chacune un lit et dans l'escalier on pouvait descendre jusqu'en bas, ensuite on devait savoir quoi faire, certains allaient à la pêche, d'autres cuisaient la viande, moi j'attendais que ça passe avec une certaine nervosité, j'aurais voulu être ailleurs, dans un endroit calme ou j'aurais pu passer une journée agréable, et même peut-être deux jours, ou une semaine, ou deux ans, ou toute la vie, y mourir, y être enterré, ne plus jamais vivre, ne plus jamais me poser la question de savoir quoi faire, la vie est mal faite, on devrait pouvoir vivre simplement, comme si on était dans une case, chacun dans une case, tous sur le même plan, on serait tous égaux, mais la vie n'est pas comme ça, certains sont idiots, d'autres sont stupides, le problème c'est de savoir dans quelle catégorie on se place, car on est toujours idiot ou stupide pour quelqu'un d'autre, idiot ou stupide, voilà ce que nous sommes tous, nous ne savons pas vivre dans l'amour, le cerveau est intelligent, mais il n'aime pas, il sert surtout à discuter intelligemment, si on peut on écrase son voisin en lui montrant qu'il est un idiot, ça ne fait que dix-mille ans que l'humain vit en ville, si on considère que le projet d'avancer dans la justice sociale est plutôt urbain, dans les campagne on ne veut pas évoluer, ça vient de la proximité avec la terre, à quoi sert de bouger quand les saisons passent et reviennent, alors quand pourrai-je vivre dans l'amour, peut-être quand je serai mort, j'y crois