when is it now
jeudi 14 mai 2009
passage obligé, l'oubli intérieur correspond à l'attente fébrile de l'action qui décide ce que je deviens, j'en ai marre d'attendre ce que je suis, mon ombre me précède mais pas dans la tombe, alors serait-il possible de savoir maintenant, ici, sans doute, avec certitude, un mot, un seul, et tout se déroule dans la lumière, vraiment, une pensée à la fois qui ne se cache pas dans les plis de vieilles incertitudes, c'était quand je faisais pas attention, aujourd'hui c'est différent, je suis à l'écoute, mon corps n'est plus une chose, je suis dans mes organes, ami de mon foie, patience pour les molécules, amour de mon coeur, sautillement joyeux, il bât sans relâche, alors je passe une matinée humide, tout bascule quand j'entends sonner les douze coups de midi, le soleil est réveillé, il chauffe ma carcasse, je sue, mon visage est rouge, hop, il est quatre heures, le vent me prévient légèrement que la soirée s'approche, à la demie, c'est l'heure du goûter, je n'ai plus l'âge, juste l'idée qui flotte loin de mon estomac, plutôt de la nostalgie en poudre, sèche, qui se détache par plaque, au fond des déserts de mon existence primitive, j'étais avant, mais maintenant prend toute la place, je ne suis plus que ce que je suis, je suis un petit carré qui ne sert à rien, autour de ce carré il y a des ronds, impossible de s'entendre, alors je passe entre les ronds sans rien dire, cherchant à comprendre le langage universel qui ne passe pas par la bouche mais par le ventre et plus précisément au travers du nombril, cette première bouche qu'on ferme à la naissance, c'est le centre du corps, on tourne autour de lui, c'est un soleil
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