il fut un temps où le bonheur jouait à la marelle, inconscient du mal qui habite l'être humain, aujourd'hui la pleine conscience de l'horreur me fouette le visage, moi homme sensé, pas plus pas moins que les salauds de la pire espèce, fait de la même chair, des mêmes organes, serai-je capable de gazer, de tuer, pour des raisons d'appartenance régionale, religieuse, l'autre est en moi, comment en arriver à vouloir le détruire, c'est moi que je casse en cassant l'autre, comme je pense être normal, j'essaye de me préserver en regardant les autres avec indifférence, ils sont tous différents de moi, comme moi d'eux, pourtant nous partageons tous le même fonctionnement qui va du cœur au cerveau, les conduits sont fabriqués selon les mêmes schémas, les mêmes plans, alors pourquoi Hitler, pourquoi Mère Thérésa, pourquoi Gandhi, pourquoi Milosevic, le choix est vaste, des ordures puantes, des saints, et moi parmi ces figures de l'histoire, je tente de continuer mon chemin dans sa simplicité, devrai-je un jour m'investir pour défendre mes idées face à des brutes avides de sang et de mort, l'humain est un animal, mais à la différence de l'animal il peut avoir un idéal de justice et de paix, pas pour un, pour tous, que tout le monde vive dans la paix et dans la joie qui vient de l'enfance, mais ce temps est loin, il faut faire face, paix, amour, des mots qui ont un sens