Bon je suis d'accord je comprends que
je doive ne plus avoir de dents car j'ai trop envie de mordre dans de
la viande, et je sais que c'est très mauvais pour moi, alors je
préfère ne plus être sanglant et de me contenter de boire du lait
et de la soupe, même si ça me donne des angoisses, car ce qui est
bien dans la vie c'est d'avoir faim et de pouvoir manger ce qu'on
aime, si on est forcé de manger toujours la même chose on commence
par avoir des cauchemars et ensuite on rêve de tranches de viandes
tellement savoureuse que j'en pleure le soir dans mon lit, et mes
dents que j'ai gardé dans une vitrine claquent de bonheur, ça fait
du bien de se sentir soutenu, surtout que depuis que j'ai connu ma
femme je ne lui pas avoué mon crime, car la confiance ça se mérite,
et pour l'instant j'ai peur de tout dire, et si par malheur elle
découvre que je n'ai plus de dents, ça va l'étonner et je vais
devoir lui dire toute la vérité, mais tout ça m'ennuie, je cherche
quelque chose qui m'amuse, plutôt que toutes ces mesures pour la
jeunesse qui semblent tout droit sorties de la cuisse de jupiter, à
moins que ça ne soit la faute de zeus, vous savez celui qui dit
toujours zut j'ai perdu mon slip, et alors là dans la confusion
totale des sentiments tordus, je m'aperçois que je ne veux plus
essayer de passer directement de rien à tout, c'est très nouveau
pour moi, ça a mis du temps pour arriver, mais maintenant que c'est
là je suis très content, car ce que je fais est en complète
liberté, alors qu'avant je cherchais à savoir ce que ça voulais
dire, maitenant je m'en moque et je n'attends plus rien de rien, ce
qui me libère complètement, j'avoue même que ça me procure du
bonheur, c'est curieux la vie, encore la semaine dernière, je
n'aurai jamais cru pouvoir me détacher de l'emprise du pouvoir de la
décision centralisée, à moins que sur les bords, on ne sait
jamais, y aurait-il une façon inconnue de vivre, quand on est
persuadé du contraire, il n'y a pas à tergiverser, tout est fait
dans la maison, il n'y a plus de verre pilé ni d'anguille à poil
verre, surtout en hiver quand il fait froid et que la température ne
monte plus, on ne risque plus d'attraper le singe qui passe en coup
de vent, ô mon dieu pardonnez-moi et n'attendez rien de moi, je ne
suis bon qu'à prendre ce qui existe et de le rendre inutile, alors
que certaines personnes sont capables de faire le bien, moi je me
contente de tricoter une maille à l'endroit et toutes les autres à
l'envers pour ajouter de la fantaisie à ce monde sérieux pour
gagner des millions mais moi je sais d'où vient le bonheur, c'est un
équilibre précaire entre le mur de droite et le gouffre de gauche,
quand on dit prendrez vous une autre tasse de thé, c'est un message
codé, qui veut dire en réalité, attention à la dame qui va
s'accrocher à ton cou, et voilà pourquoi je ne vais pas en
vacances, c'est une histoire comme d'autres qui n'est pas utile de
dire comme ça, car si on a la chance de vivre on devrait pouvoir en
faire quelque chose, alors pourquoi passer du temps à chercher, et
qu'est-ce qu'on cherche d'abord, il faudrait se mettre d'accord, est
ce que c'est l'heure de passer à un saut dans l'inconnu, ou bien
faut-il attendre demain pour s'apercevoir que l'ancien n'est pas le
contraire du moderne, mais que pour passer d'un point à un autre ça
demande de la souplesse, comme ça au moins je serai tranquille pour
esquiver les problèlmes car moi ce que je préfère dans la vie
c'est vivre sans problème, tranquillement comme si tout n'était
qu'une comédie, des gens qui sortent, qui entrent, d'autres qui
boivent à la santé des putains d'Amsterdam, mais là je m'arrête,
je pense, c'est ce qui sépare l'humain de l'animal, quand on pense
ça peut-être à n'importe quoi alors que l'animal ne vit que pour
se défendre et pour se nourrir, alors que l'humain passe un temps
incroyable à se croire quelqu'un et il met des années à
s'apercevoir qu'il n'est rien, pas même plus que rien, un ensemble
de molécules variées qui n'aiment pas le froid, ni le chaud, ni
demain, ni hier, ni rien, ni tout, c'est difficile de vivre quand on
prisonnier de son corps, on ne peut pas se sauver, on attend que ça
monte, et quelques fois ça descend, alors là attention au dérapage
incontrôlé, ça frise le ridicule et finalement on est là sans
pouvoir rien faire que rien, même plus un accent, plus un poisson,
des pantalons gris, des instants perdus, des gloires de misère et
tout ce que je savais sur la dose métrique, en avance sur la
sudation atmosphérique, mais maintenant que je vole je ne sens plus
rien, c'est formidable, je suis léger, mon esprit est parti, je
croise les bras pour indiquer qu'il est l'heure de prendre une
peinture dans le salon, car ce que je préfère c'est la bière qui
attend sur la table, et elle peut attendre car moi je n'aime pas ça,
alors pour qui a-t-on mis cette bière sur la table, est-ce moi qui
vit seul depuis que mon chien est parti vivre à New-York en
prétextant que là-bas au moins les hamburgers... j'ai oublié la
suite, car en ce moment je dois dire que je suis en train de me
prendre les pieds dans le tapis pour savoir ce qui se passe chez ma
voisine, je l'ai aperçu l'autre jour et je me suis dit, qu'un jour
j'irai lui offrir des chocolats
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