when is it now

lundi 21 octobre 2013

je vois du rouge, du vert, du jaune, mais en-dessous je ne vois rien, je cherche un passage, il doit bien y avoir un moment favorable, il ne faut pas aller trop vite, ça ne peut pas marcher tout de suite, il faut attendre que le passage s'ouvre, ça prend des heures cumulées dans un grand saladier, car pour bien faire les choses, il faut le faire avec coeur, c'est un bon début, ensuite c'est le plus dur, il faut resister à l'ennui, ce bel endroit où il ne se passe rien, car tout est caché, c'est une sensation merveilleuse, car d'un seul coup je sens que je chauffe, c'est un sentiment qui ne repose sur rien de solide, comme tous les sentiments qui ne sont que du vent, car l'humain a des besoins basiques, il doit manger, dormir, déféquer, pisser, ensuite il rencontre quelqu'un, ça commence par bonjour, et puis on se revoit, vient le moment tragique, quand on passe à l'intimité, on s'engage pour vingt ans, on n'avait rien préparé, c'est la panique, tout est mort, il faut se réveiller, c'est un grand voyage qui finit dans les déchirures, rien ne resiste au temps, ce passage immense entre la terre et le ciel, car ici c'est la vie, un endroit minuscule qui se prend pour un milliard d'étoiles, mais quand on voit ce que c'est, c'est ça, que ça, un petit, tout petit être qui se débât dans l'incertitude depuis qu'il a perdu son enfance, ça continue comme ça pendant des années et un jour on se dit, quoi, non, pas ça, mais si, c'est ça, que ça, un perte, une chance, des haricots, de la viande, des organes qui souffrent, de l'ennui en paquets de dix, vers une situation surplombant la ville, une impression de vertige ancien qui ne vient que de temps en temps quand on se sent décollé, mais pour le moment je creuse pour arriver au centre de moi, ça prend des années, il y a des interruptions, il faut continuer dans la joie, car ce qui exise explose à chaque instant, il ne reste rien d'hier, et pourtant dans ma tête me revient par moment des odeurs, des gestes, hier me saute à la figure, et ça passe, je fais, je fais, et je fais attention, car ce qui compte c'est de ne pas franchir la ligne, cette limite qu'on s'impose une fois pour toute, au moment de choisir sa vie qui se déroule dans n'importe quoi, cette ligne brille dans la nuit de la conscience, cette beauté n'est pas comme si j'étais prêt à chanter pour ne pas avoir eu le cran de tousser au milieu d'un silence religieux

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