la dernière fois elle était là marchant le long de mes rêves, mais quand je me suis rendu compte qu'il fallait couper ce qui était entier, je me perdis pour ne pas assumer ce manque de pain pour ce soir, oui je le dis, tout est bien, mais avant de prendre sa main j'ai du lui avouer que j'étais parti pour la retrouver et qu'en chemin j'ai fait la connaissance d'une chèvre qui m'a donné du lait, c'est donc dans cette période que j'ai du jouer la comédie, ce fut assez long, mais à un moment j'ai pu renoncer et commencer à être vrai, depuis je me félicite de ce choix, qui ne fut pas facile à faire car qui est faire c'est bien, mais ce qui est lourd dans le cerveau, c'est la fuite en avant, les années qui passent, le temps qui s'accélère et moi qui ne peut faire autre chose que prendre du temps, uniquement pour être, un peu par hasard, beaucoup par conviction je crois qu'il est possible de faire ce que je veux, et maintenant je sais ce que je veux, c'est une escalope de veau à midi quinze, j'ai mis du temps à le savoir, car quand on demande aux gens ce qu'ils voudraient si on leur donnait la liberté de vouloir ce qu'ils veulent, ils répondent des choses idiotes, comme de partir loin sur une île où il fait chaud ou de faire une croisière sur le Nil, moi je dis stop, ce n'est pas en faisant du tourisme qu'on trouve le bonheur, car le bonheur ce n'est pas du tout loin de ce qu'on est, donc il faut savoir mesurer la tension qui passe entre le moment et le après