when is it now

vendredi 5 septembre 2014

c'était drôle et c'est devenu mou

c'était drôle et c'est devenu mou comme si tout était plat, alors qu'avant ça rebondissait dans tous les sens, mais je ne vois pas ce qui a changé, ce n'est plus le même temps, on ne sait pas si on change, ce sont les autres  qui le disent, mais moi j'ai l'impression d'être toujours le même, au fond de moi il y a une certitude qui a du mal à faire surface, car quand ça avance tout bouge, il ne reste plus rien de l'idée première, tout s'efface, tout devient rouge, un peu comme si on avait eu le feu dans le corps et que maintenant c'est la paix, une chose et une autre, un voisin ou une voisine, des sens qui s'éteignent, des moments agréables, et tout ce que ça change mais ça c'est une autre porte, je n'ose pas y aller, et si c'est main dans la main, mais ça j'ai peur d'y arriver, car pour moi la vie est compliquée, il ne faut pas sortir quand la tempête menace, même si en France on n'a pas de tornade comme aux États-Unis, quand on voit ces maisons en bois complètement écrasées par les vents violents, voilà que tout recommence il ne faut pas que je m'inquiète, tout va bien, seulement c'est une chose qui ne bouge pas, alors je me demande quel jour on est, hier c'était jeudi, donc aujourd'hui c'est vendredi, quelques fois je perds pied, je m'enfonce dans le réel, incompréhensible, juste là, sans avoir rien de plus et sans prendre quelque chose, car ici c'est mis en pièce, ça chante mal, c'est pourtant la première fois, alors que tout est placé au bon endroit, ça sent une drôle d'idée, quelques fois je me demande ce qui se passe, est-ce vrai, ou bien c'est blanc, ah, d'accord, c'est commencé depuis longtemps, j'ai raté le début, et la fin aussi, tant pis je n'étais pas au courant, je viens de l'apprendre, alors oui je sais tout est de ma faute, car comment faire autrement, je fais ce que je sais et tant pis si ça ne marche pas, ceci étant dit alors pourquoi vouloir si c'est plus tendre que ça en a l'air, car au fond, que dire de la vie, tout est bien comme si on avait la chance de toujours sourire, même quand on crève, surtout quand on meurt, enfin c'est la fin du cauchemar, j'ai eu beaucoup de chance, et maintenant je m'en vais, et oui la vie passe, tout s'écrase, tout s'en va, il faut dire adieu combien de fois, ce n'est pas encore pour moi, je vous remercie, j'attends encore un peu, ce n'est pas là, oui, bien sûr, je reviendrai, et voilà je pars, je m'en vais, tout va bien, tout est bien et depuis toujours, car moi j'ai une pensée profonde, ça me vient naturellement, je n'ai besoin ni de tentation, ni de confiture, ni de tout ce qu'on dit légèrement sans y penser, car ici c'est moi qui plante ce que j'aime, des haricots, des pommes de terres, des tomates, et quand je vois le soleil briller je me sens bien, c'est une journée qui commence, combien il m'en reste déjà, mais je n'ai pas de réponse, ah, que je ris de me voir vivant, que c'est drôle de vivre, on devrait pouvoir y arriver que c'est amusant, je me tords de rire, je ne peux plus m'arrête, il faut que je respire, tout mon corps est pris d'une transe mais finalement je sens une impression de solitude qui me paralyse, tout devient lent, les feuilles tombent des arbres, il commence à faire froid et c'est reparti pour six mois d'ennui, adieu chaleur, adieu vie douce, il va falloir travailler et gagner sa vie, heureusement que le soir je m'arrête, et que tout ce qui compte c'est de respirer, une fois deux fois, mille fois, cent mille, un million, un milliard, et puis quoi encore, des pages, des mois, des années, tout, rien, si mais à condition de me garantir de prendre un manteau avant d'aller monter en haut de la mer

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