je ne sais plus pourquoi je dis que c'est bien car ce qui va c'est le champ, celui qu'on cultive le jour, qu'on dort le jour et dans un univers secret, je comprends qu'il faut faire quelque chose, car ce qui est important, c'est de mettre ce qui est avant, avant, et ce qui est après, après, mais tout ça vole dans les airs, ce qui ne passe pas c'est l'envie, cette chute de rein, pas pour exister, juste une minute pour rêver, mais maintenant je ne suis plus ce que je croyais, je reste un petit peu, mais le plus important est parti car je fais fuir, je ne sais pas comment rester, il faut toujours que je sois parti, de plus, de moins, et pour l'instant je rugis en cage, je me contiens, il le faut bien, je ne peux pas faire plus, je suis bloqué par une incessante pulsion de vie, elle me bouscule, elle me pousse, je suis trop jeune, il faut que j'attende encore des années pour comprendre ce qui se passe, pour le moment je passe au-dessus, ça me fait du bien, je suis au courant de ce qui se passe, mais ça ne m'intéresse pas, je file tout droit pour aller le plus loin, ne rien savoir des pulsions humaines, ce que je vis c'est un gouffre qui s'enlève par le haut, ça monte, ça descend, mais l'essentiel est préservé, ça change que les bords, pour le moment ça continue, c'est bien, je suis heureux, mais demain, que se passe-t-il, ça ne dépend pas de moi, la vie se déroule comme une envie qu'on tricote depuis un mois, ça commence à monter, comment la descendre, je ne sais pas faire ces choses là, je suis brutal, j'ai envie que ça se passe vite, je suis d'accord que ça peut aller vite quelques fois, mais là, dans cette petite cavité, un si petit mouvement, tu te montes des plans sur la comète, alors je te conseille un bain froid pour évanouir les plus importants sauts, il ne reste que la piétaille, de la chair à canon qui meurt par milliers sans savoir pourquoi on en est arrivé là, mais moi, qui suis né en période de paix, je n'en sais pas plus, tout au plus j'en sais moins, ce qui me ramène à mon problème, que faire de plus alors que j'ai l'impression de passer de moins en moins, une vie qui s'écoule sans qu'on puisse la retenir, ce n'est qu'une impression, mais elle me gène pour mener à bien ma pâte à crèpe