un jour j'étais dans un autre univers, c'était plein de couleurs mais je m'ennuyais, j'ai donc décidé de changer pour quelque chose de plus gris, terne, tranquille, stable, là je ne m'ennuie plus, je vais, je viens, sans inquiétude, sans plaisir, c'est merveilleux, finalement, une vie à l'ombre c'est bien, rien ne se passe, les années filent, chaque moment est simple, pas de complication, on est ce qu'on est, on vit dans la tranquillité de chaque instant variable dans une certaine mesure, jamais d'interrogation, on vit sans se demander pourquoi, on n'a pas le temps, chaque jour passe rapidement, on respire régulièrement, pour croire il faut de la patience, ça ne vient pas tout de suite, il faut d'abord bouillir de l'eau, ça prend des années, quand ça bout il faut faire attention à ne pas se brûler, ça prend encore des années, on arrive finalement au moment tragique de la séparation amiable, il y a eu un début, il y a une fin, c'était prévu dans le contrat, marqué en tout petit dans le bas de la seconde page, par contre sur la première page il y avait écrit en gros, deux oui, à l'amour, au temps présent, à la passion de l'autre, à l'entente parfaite, à l'avenir qui devient un présent à chaque fois qu'on se retourne sur le passé qui se cache derrière la montagne des pressions amicales, pour le moment c'est juste une recommandation, on avertit doucement, calmement de faire attention, ça ne va pas durer comme ça toujours, alors que faire, il n'y a pas de solution, c'est une alerte pour rien, pour occuper le temps, ça ne va pas forcément arriver, c'est une hypothèse, aussi valable que celle de penser que ça va durer très longtemps, mais ça va peut-être évoluer dans la forme, je crois que l'amour est unique, on ne peut aimer qu'une fois, ça demande tellement d'énergie, qu'après il n'y en a plus assez, ce projet est unique dans la vie, il arrive quand on devient adulte, vers 25/30 ans, il commence à ce moment là, il grandit avec l'enfant, il s'épanouit, c'est encore l'été de notre vie