when is it now

lundi 8 octobre 2012

j'attendais quelque part quand d'un seul coup je me souviens que je dois faire quelque chose, mais je ne me rappelle plus quoi exactement, je ne m'en fais pas, je continue à marcher en me disant que ça va me revenir, mais au bout d'un moment mon regard est attiré par un groupe de jeunes femmes, mentalement je fais le calcul de toutes ces intimités et puis je passe à autre chose, à mesure que je vis j'oublie ce que j'ai vécu, c'est  très pratique car comme ça je ne m'ennuie pas, je découvre tous les jours des choses nouvelles, même si je les ai vu hier, de toute façon on voit toujours la même chose, des corps, encore des corps, des millions de corps, comment les distinguer, les hommes ont des chemises, les femmes ont des corsages, les hommes sont en noir, les femmes en couleurs, sauf quand il pleut et tout tombe à l'eau, il ne reste plus rien, une flaque d'eau qui reflète le ciel, un trou de bleu dans le gris, l'été s'en va, il faudra attendre des mois avant qu'il revienne mais j'en avais marre de ce soleil qui me brûle la peau, voilà ce qu'il me faut des nuages gris, du froid, de la pluie, ça va m'aider à penser à moi, quand il fait beau je ne pense à rien, je siffle dans le vent chaud, je suis bien dans la torpeur, mais maintenant qu'il commence à faire froid, je recommence à me dire que si je suis sur terre c'est pour une bonne raison, il faut que je la trouve, je m'y mets, attention, quand j'y suis j'y reste

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