when is it now

vendredi 29 mai 2009

l'attente est longue mais je suis prêt, ça ne me fait rien de passer des jours, je n'ai pas choisi d'être là, ou plutôt ici, je ne me déplace jamais sans mon sac, comme on dit l'affaire est dans le sac, je ne sais pas de quelle affaire il s'agit, mais pour ne pas perdre cette chance de le découvrir, je me promène en chantant dans ma tête, je n'ai pas envie d'être entendu par les gens, ça se passe bien en général, malgré l'envie de me pendre qui me prend soudainement alors que tout allait bien, d'où me vient ce genre de pensée, j'ai une vie agréable, les jours s'enchaînent bien un peu, mais que faire pour avoir plus de liberté, et ne dit-on pas que trop de liberté tue la liberté, je suis conscient de mon bonheur relatif, c'est peut-être ça le problème, plus j'avance dans la vie moins je vis ouvertement, je calcule les coups pour ne pas en prendre, à la fin de la journée je suis épuisé, c'est un jeu idiot où les joueurs ne se connaissent pas eux-mêmes, au hasard des rencontres, ils essayent de percer la carapace du voisin, si la chance leur sourit ils tombent sur quelqu'un d'ouvert et c'est parti pour la descente aux enfers, fin de la partie, c'est mon expérience et je suis bien obligé de me protéger, enfin quand je dis mon expérience, j'exagère, je l'ai vu chez d'autres, moi heureusement je suis toujours en retrait, je ne vis jamais rien, j'attends que le soir tombe, et la pression aussi, je me vide comme une baignoire qui n'a pas débordé, le matin ça repart, le niveau de l'eau monte à nouveau, va-t-il atteindre la zone de dépassement, l'inondation des sentiments destructeurs, les heures passent, rien à l'horizon,

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