when is it now

lundi 18 mai 2009

pour l'instant ça va, mais dans une minute je pleure, le bonheur ça me fait pleurer, alors je préfère m'ennuyer, et à force on aime ne rien faire et regarder les autres, ça devient amusant, à condition de vraiment plus vouloir participer à ces moments tellement sympathiques de convivialités, tu parles, c'est à qui écrasera l'autre, aucune sympathie, tu sais je suis allé à New-York, c'est vraiment une belle ville, hein, alors là je ne dis plus rien, pour qui il se prend ce mec, mois je suis jamais allé plus loin que la Normandie, mais je vais pas lui dire, il va me prendre pour un nul, au lieu de partager joyeusement des souvenirs différents, quand on bien compris l'inutilité de ces moments garden partie, on reste chez soi sans bouger, pour économiser ses mouvements, moi je veux vivre le plus de temps possible, parce que finalement j'aime bien la position en face de la fenêtre à voir passer les voitures et les passants qui pressent le pas quand il pleut, des couples qui s'engueulent, des enfants en retard pour l'école, et le dimanche y'a personne, alors mon regard erre de haut en bas et de gauche à droite, c'est comme ça que dimanche dernier, mon errance se fixa sur un point, le temps de faire la mise au point, je m'aperçut que de l'autre côté de l'avenue, une fenêtre juste en face de la mienne, deux yeux me regardaient, gêné, je regardait vivement en bas, puis de nouveau vers la fenêtre, les yeux étaient toujours là, je vis aussi le visage, une femme de mon âge, nous nous sommes regardés cinq minutes qui me parurent une heure, mais d'un seul coup elle tira son rideau blanc, je restais là bloqué sur cette image, n'osant m'aventurer dans une explication, le hasard, je ne l'avais jamais vue avant, je ne le reverrais sûrement plus, mais si elle revenait demain, je ne pourrais plus m'asseoir sans y penser comme un automate, regarder sans regarder, quelle confusion dans ma tête, ça chauffe, comment penser à autre chose, mais ça me remue à l'intérieur, c'est idiot il ne s'est rien passé, on a juste échangé un regard, mais ne dit-on pas que le regard est le miroir de l'âme, ouh la la, je débloque complètement, moi qui pensais être tranquille dans ma solitude, je bondis comme un tigre sur sa proie, enfin, il est l'heure de dormir, mais avant juste un dernier coup d'oeil à la fenêtre, toujours le rideau blanc, mais on peut voir qu'elle a allumé la lumière, tiens, je l'ai vue passer en ombre chinoise, elle s'arrête, tout à coup le rideau s'ouvre, je suis ébahi, elle se tient bien droite en me regardant, mais d'un coup elle se penche rapidement et tombe tout en bas de l'immeuble, je suis pétrifié, dans un sursaut de civisme, je sors de ma torpeur pour appeler les pompiers et aussitôt après pour me précipiter dans la rue, comme un fou je m'élance vers elle, oh divine surprise, je la retrouve assise telle une reine sur son trône, sur un tas de sacs poubelle, elle n'a rien, en même temps les pompiers arrivent, ils s'assurent qu'elle peut marcher et se tenir sur un pied pour vérifier l'équilibre, voilà qui est fait, je la raccompagne chez elle et pour être bien sûr qu'elle ne recommence pas, je lui propose de faire connaissance chez moi, aussitôt dit, nous retraversons l'avenue, ça y est nous voilà installés dans mon salon pour parler jusqu'au matin,

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