when is it now

jeudi 5 février 2015

Une seule fois et je m'en vais

Une seule fois et je m'en vais, mais j'étais déjà trop avancé, je ne pouvais reculer, il fallait que je trouve de l'aide alors j'ai prié pour qu'on vienne me sauver, moi qui avait été incapable de trouver tout seul le chemin de la guérison, alors comme par miracle je me suis ouvert comme une chose peut s'ouvrir quand on accepte que ça passe au milieu, sans avoir la sensation de tout déranger, car moi j'aime bien quand c'est rangé, ça met du temps pour savoir où on met tout ça, alors quand je suis venu dans cet endroit, je me suis tout de suite dit, tiens, c'est marrant, je dis ça car en général je préfère rire que pleurer, et voilà que ça fait une drôle de musique, d'abord c'est tout dout et puis ça devient une sirène hurlante, je n'en peux plus, il faut que je sorte immédiatement, mais tout est coincé, je suis bloqué, je ne peux pas bouger, je toque à la porte assez violemment et j'entends des voix au-dessus de moi, je me demande ce qui se passe, et puis soudain le couvercle se soulève, je vois la lumière du soleil je me soulève et je vois toute ma famile qui est autour de moi, et quand je regarde autour je vois qu'on est dans un cimetière et ensuite je comprends que je suis mort, alors que pour moi tout va bien alors là je ne comprends plus, ce n'est pas ce que j'ai mangé, ce que j'ai bu, ce que j'ai fait hier qui m'a entraîné dans la mort, mais c'est vrai que depuis quelques temps je m'ennuyais, je n'arrivais plus à trouver d'amusement, alors de là à mourir pour y trouver une nouvelle source de fantaisie, mais je n'ai pas le temps de penser tout le monde se presse autour de moi, tout le monde pleure de bonheur, je ne suis pas mort, c'était une erreur de médecin qui hier soir avait trop bu de vin et quand il est venu pour nous dire que j'était mort il est tombé sur le lit, ivre mort et ensuite on m'a tout de suite mis dans un cercueil qu'on gardait pour la vieille avec le temps qui n'en finissait pas de vivre et voilà ensuite on est allé prendre l'apéritif car les émotions ça creuse et moi du coup j'étais reparti dans la bonne humeur et dans la joie de vivre alors quand on ne se sent pas bien, que la vie a perdu des couleurs, rien ne vaut un petit passage dans un cercueil, mais attention il ne faut pas trop attendre, car si on ne se réveille pas à temps, on est enseveli sous la terre, j'avais quand même prévu un petit couteau que j'avais mis dans ma poche, il faut toujours être prévoyant, ça peut servir, et avant de passer à l'ombre, je crois qu'il est préférable de vivre assez longtemps pour bien découvrir toutes les choses qui se découvrent avec lenteur, car la vie n'est pas pressée, elle a l'éternité pour elle alors que l'humain court dans tous les sens avant de s'apercevoir que tout est là en face de moi dans le silence du matin avant que ne s'avance le vide qui oublie de retenir les chiens, et dans un geste de grande signification je comprends pourquoi je suis là, assis, debout, allongé, dans une heure, dans un mois, à partir de maintenant et pour entendre les oiseaux, qui chantent une chanson douce, mais aussi pour avoir la sensation de la chance, un moment unique qui vient de loin, de l'Arabie de mon enfance quand les dictateurs invitaient les touristes à visiter le temple des morts, et comment ne pas croire que le mercredi c'est avant le jeudi et tout ça c'est ouvert le lundi, le mardi, mais pas le cendrier, car là c'est une sortie de bain, tout de suite, sans attendre l'apéritif, car ce qui se passe c'est une inversion de poil à traiter ce qui évite de choisir le plus agréable qui se transforme en source chaude pour les fesses, et maintenant sans attendre le plus grand mystère de la vie s'effondre dans la signification des mesures aléatoires, c'est un pas pour l'humanité, à moins qu'on soit toujours coincé dans un espace vivant, ce qui implique d'être vert car ici on ne veut pas de vieux qui marmonnent dans leur coin, ici c'est ouvert, l'esprit ne cherche plus à gagner en faisant perdre les faibles, ce qui voudrait dire que tout est parfait, une espérance nouvelle, un machin qui n'est pas atomique, car ici on n'a pas besoin des armes pour chanter ensemble, ce qui se passe est merveilleux, sauf qu'on a toujours besoin de se chercher pour se trouver, c'est lent et ça devient vite une erreur qui s'engage dans un tunnel, ça ne convient pas au monde de devant, ce qui se passe aussi le soir pour avoir le temps de fermer les volets et pour que le choix unique qui comprend le petit déjeuner et pour ce toit qui descend jusqu'en bas et dans la foire de poires désséchées garanti par la fraîcheur des instants privés, mais voilà que ça s'ouvre, je n'ai plus le temps de vivre, il faut annoncer à tout le monde que le temps a atteint la limite sud et que la glace est prête à servir au-dessus d'un volcan crachant la lave plus blanc et pour que ça aussi tout le temps qui reste un peu beaucoup à la folie, pour être, pour avoir, atteindre l'objectif, partir loin pour oublier le présent, et voir ce que ça fait de perdre un kilo, dans la chambre, sur l'autoroute, dans des endroits simples, et là tout de suite pour avoir ce que j'attends, des chants sombres, une tentation perdue, et aussi de la craie qui voudrait bien tracer un trait sur le tableau noir, juste un trait pour séparer

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