un jour on vit, on passe, on revient, on regarde, on fait, ça compte, c'est grand, c'est fort, et puis un jour on tombe, c'est faible, c'est imprévu, c'est petit, ça ne compte plus, c'est perdu, à jamais, pour toujours, alors avant de partir je décide de prendre du temps pour ne pas casser tout de suite tous les oeufs, je préfère aller lentement, prendre mon temps, essayer plusieurs choses et avoir chaque jour un petit morceau de chocolat, ça me rassure, je continue mon projet, quelques fois je me dis que c'est complètement fou, mais la plupart du temps je me contente de faire ce que je sais faire, ça m'équilibre, comme si écrire ça voulait dire vivre, c'est une expérience satisfaisante, je sais bien qu'il ne faut pas s'exalter, la pression est grande, il ne faut pas avaler trop d'air, ça risque de monter au cerveau et d'entraîner une paralysie des systèmes congnitifs, je fais donc attention au rythme, j'avance lentement pour maitriser le flux sensoriel, tous les niveaux sont équilibrés, la pression est maintenue dans son rôle de moteur, tout va bien pour le moment, mais je me dis aussi que peut-être un jour je ne serai plus capable de gerer ma vie, cette idée me traverse de temps en temps, mais comme aucune réalité ne vient alimenter cette vision, elle s'arrête tout de suite et je retourne à mon travail de découverte la source de l'amour éternel, cet amour que les humains ont quelque part dans le corps mais qu'ils ont peur de montrer car ils craignent de montrer une faiblesse qui sera détruite par des méchants, on a donc tous construit des murailles pour se défendre des attaques de ceux qui sont mal intentionnés, qui va là, passez votre chemin, on est protégé mais du coup on rate des relations, rien ne différencie un loup d'une brebis, les humains ont tous des têtes, des bras, des jambes et la personne qui sourit peut cacher une mauvaise intention, il y en a qui savent très bien mentir, alors moi je fais attention et plus le temps passe plus je me méfie des autres, je n'ai pas de nouveaux amis comme avant dans ma jeunesse, je ne fais plus confiance comme avant, je deviens vieux